..DREADBALL, UN SPORT DE BRUTES DANS UN MONDE DE BRUTES !
Dans un lointain passé, les joueurs en culottes courtes que nous étions passaient le plus clair de leur temps à jouer à des jeux vidéos simulant des matchs de sports futuristes et ultra-violents inspirés de films tels que Rollerball. Speedball est longtemps resté comme la référence de ce genre. Puis est arrivé BloodBowl, le jeu de football américain fantastique dans l'univers de Warhammer Battle. Rien de très futuriste, me direz-vous.
Il aura fallu attendre 2012 pour que DreadBall voit enfin le jour.
Prenez quelques principes de BloodBowl, saupoudrez le d'un zeste de Speedball et vous obtenez un nouveau met aux saveurs fantastiques : DreadBall !

Donc, pendant
longtemps les joueurs du monde entier se sont joyeusement mis sur la tronche à grands coups de crampons et autre bourre-pifs avec BloodBowl (Jervis Johnson/Games Workshop). Et depuis le temps, 1986 tout de même, plus rien à l'horizon, ou si peu.
Il aura fallu attendre 2012 pour qu'une société de jeu tente le pari fou de se lancer dans le projet d'un nouveau jeu de sport violent. Mantic venait de créer DreadBall.
Les comparaisons avec l'illustre prédécesseur ne se sont pas fait attendre lorsque les premières images de ce jeu arrivèrent depuis un Kickstarter, mais au final, il s'agit d'un jeu très éloigné de son précédesseur, que cela soit au niveau de l'univers (futuriste mais on conservant une base de créatures fantastiques) qu'au niveau des règles (et là le fossé est énorme).

Si vous cherchez à comparer avec les sports actuels existants dans notre monde, dites-vous que le DreadBall est une sorte de mélange en tre du Hockey sur Glace (pour le système de contact et de fautes) et du Basketball (pour le principe d'inscription des points et l'ambiance ultramédiatisée de l'univers).

..DREADBALL, UN SPORT DE BRUTES DANS UN MONDE DE BRUTES !
Après les premières comparaisons hâtives avec BloodBowl, on se rend rapidement compte qu'il ne s'agit pas là d'un simple ersatz de ce grand classique, et que l'on en est même très loin, fort heureusement pour nous !
DreadBall propose un jeu rapide, intuitif et très tactique. Car oui, contrairement à BB, DreadBall est vraiment tactique, n'en déplaise aux amoureux, comme je le fus, de BB. Mais force est de constater que si l'on veut du challenge et de quoi cogiter, mieux vaut se frotter à DreadBall.

Les Joueurs vont endosser le rôle du Coach d'une équipe de DreadBall, l'entraîneur. De ce côté là, rien de bien nouveau.
Les équipes sont composées de joueurs ayant chacun un poste bien défini. Certaines équipes peuvent être limitées dans leur choix de postes à attribuer à leur joueur.

Il y a quatre types de postes, dont un (Keeper) qui ne peut être attribué qu'après obtention de points d'expérience :
Les Strikers sont des experts dans le contrôle de la balle. Leur but est de marquer des Strikes en envoyant une balle métallique dans un cercle lumineux positionné à quelques mètres du sol. Malheureusement pour eux, leur faible armure en font des cibles de choix. De plus, contrairement aux autres postes, les Strikers ne peuvent pas combattre.
Les Jacks sont les hommes à tout faire. Leurs capacités sont basiques et ils peuvent aussi bien porter la balle et marquer un Strike qu'attaquer un adversaire. Leur progression est lente, mais ils peuvent s'avérer très utile une fois qu'ils ont gagné quelques points d'expérience.
Les Guards sont les grosses brutes de l'équipe. Ils sont là pour cogner et ils ne peuvent en aucun cas ramasser ou recevoir la balle. Ils apportent un soutien de testostérones au reste de l'équipe.
Les Keepers, ou Gardiens, sont une évolution du poste de Guard. Avec cette évolution, le joueur reçoit une armure plus épaisse et surtout un gant de DreadBall qui lui permettra de récupérer la balle. Un Keeper est capable d'effectuer une action qui lui est propre : le Punt, ou Dégagement, qui lui permet d'envoyer la balle très loin de l'autre côté du terrain.

Bref, chaque poste à son intérêt, et les Strikers et les Guards sont totalement opposés (l'un cherche à prendre la balle, l'autre à cogner les adversaires).

Le terrain est composé dans chaque camp de trois zones de Strike. Il s'agit des zones où les joueurs sont censés envoyer la balle pour inscrire des points.

Les joueurs reçoivent généralement, ou même achètent, des Cartes de DreadBall. Ces cartes permettent aux joueurs de réaliser des actions supplémentaires en plus de leurs actions normales. Ces cartes offrent une dynamique au jeu, et il faut les utiliser au meilleur moment pour asséner le coup fatidique sur votre adversaire.

..MÉCANIQUES DU JEU
Une équipe ne peut placer que six joueurs sur le terrain en même temps et chaque coach ne peut entreprendre que cinq actions par tour. Cela signifie qu'au moins un de vos joueurs ne fera pas d'action à chaque tour.
Un Coach peut utiliser pour chaque joueur jusqu'à 2 Pions Action et 1 Carte DreadBall. Les joueurs ont également la possibilité d'obtenir des Actions Gratuites en fonction des succès obtenus lors des actions qu'ils entreprennent.

Une partie se déroule en 14 tours. 7 Tours pour chaque équipe.
Aucun temps mort, lorsqu'un joueur marque, la balle est immédiatement relancée en jeu, sans demander aux joueurs de se replacer (là on retrouve l'idée du Basketball).
Le système de points est très différents de ce qui existe dans les autres jeux. Dans DreadBall le score fluctue sur une barre de score et passe régulièrement d'un côté à l'autre jusqu'à la fin du match. Si le score est de 1-0 pour mon adversaire et que je marque un Strike à 3 points, le score sera alors de 2-0 à mon avantage. Bref, il ne peut pas y avoir de match nul dans DreadBall (le match se poursuit jusqu'à ce qu'un des joueurs ait l'avantage).
Une partie peut se terminer de plusieurs manières :
Gagner par un score de 7-0 à n'importe quel moment du match (arrêt immédiat du match)
Au bout de 14 Rushes - ou Tours -, un des deux joueurs à l'avantage au Score, et est déclaré vainqueur,
Une des deux équipes a blessé ou tué tous les joueurs adverses.
Il ne peut pas y avoir de match nul, et on procède à une prolongation, la Mort Subite, si les deux équipes ne se sont pas départager pendant le temps imparti.

Chaque Coach possède 5 Pions Action au début de chaque Rush.
Pour effectuer une action, le coach choisit un de ses joueurs, et annonce l'action qu'il va jouer en posant un de ses pions Action qui lui reste en main.
Ces actions sont :
Se relever, si le joueur était au sol.
Courir
Sprinter, pour se déplacer deux fois plus vite.
• Effectuer un Slam - un contact appuyé sur un adversaire
• Tenter un Vol de balle
• Effectuer un Lancer, qui peut être au choix :
- Une tentative pour marquer un Strike
- Passer la balle à un coéquipier
- Lancer la balle sur un adversaire (et tenter de le blesser !)

Lors de son tour, un joueur peut effectuer jusqu'à 2 actions par Rush et utiliser jusqu'à 1 Carte de DreadBall.

Il existe en plus des Actions Gratuites, qui peuvent être effectuées sans payer de pion action. Ces Actions Gratuites sont disponibles en fonction de la réussite d'une Action, telles que les passes, lorsque le joueur se relève, etc. :
• Effectuer un Dash. Le joueur tente d'avancer d'une cas supplémentaire, avec le risque de tomber.
• Tenter une Évasion. Le joueur tente de sortir d'une zone d'attaque d'un adversaire.
Ramasser la balle, dès qu'il arrive sur la case où la balle se trouve.
• Provoquer une Interférence, qui une action spéciale jouée pendant le Rush de l'adversaire, qui ne peut être effectuée qu'avec l'utilisation d'une carte de Mouvement Spécial, une seule fois par partie, et par joueur.

Un joueur peut également tricher, faire des fautes, et provoquer son adversaire ou l'arbitre, mais à ses risques et périls ! (il faut bien garder en tête que cela est toléré).

Le Rush de joueur s'achève dès que la balle est perdue par le joueur (après un choc, une passe ratée, ou qu'un but soit marqué). Le Coach perd ainsi tous ses pions actions qui lui restait, et l'autre Coach peut commencer son Tour.

..STRIKE !
C'est bien beau de faire des Actions, dans DreadBall, mais il faut marquer des Strikes pour gagner !
Chaque équipe possède 3 Zones de Strike bien distinctes. Ces Zones de Strike sont composées de 6 cases de lancer, d'une case bonus, et d'une case Strike, la case cible pour lancer un but.
Il y a donc trois possibilités de marquer pour l'adversaire. Deux zones de Strike, les plus proches du centre du terrain, rapportent 1 point, et la zone la plus éloignée qui rappporte 3 points.
Chaque zone de Strike possède également une case bonus pour augmenter d'1 point le résultat du score. Ainsi, un joueur qui marque 3 points à partir de la case bonus aura marquer un Strike à 4 points ! Cette case bonus est la case la plus éloignée du Strike. Le tir sera donc plus difficile à faire, mais le bonus peut changer le cours de la partie. Au joueur de déterminer s'il veut prendre des risques ou pas !

..JETS DE DÉS ET DÉS EXPLOSIFS !
DreadBall repose sur un principe assez innovant. Lorsqu'un joueur entreprend une Action, il lance une base de 3D6 et le nombre de réussite obtenue traduit du succès plus ou moins important de l'action.
Par exemple, lorsqu'un joueur est au sol, il tente de Se Relever. Le joueur au sol est un Jack, il lance alors 3D6 et doit obtenir de 4+.
S'il obtient une réussite, le joueur se relève et son tour s'achève.
S'il obtient deux réussites ou plus, le joueur se relève, et gagne une action gratuite (n'importe laquelle excepté de Sprinter).
Ainsi un joueur peut effectuer de nombreuses actions, sans même dépenser le moindre pion Action.

La chance des dés est ici assez réduite, et malgré les coups du sort, cela ne va pas pourrir votre partie. Un match de DreadBall n'est jamais terminé tant qu'aucun des deux joueurs n'a marqué 7 points et les rebondissements sont nombreux et réguliers.

Un jet de dés n'est modifié que par le nombre de dés lancés. Le score a atteindre n'est jamais modifié (à l'exception du modification du score à obtenir pour le Dash suite à une Carte Évènement).

Les réussites critiques.
Le petit bonus réside dans les Réussites Critiques. Lorsqu'un joueur obtient un 6 sur un dé, cela lui permet de relancer immédiatement un dé bonus. Il n'y a pas de limite au nombre de réussite, et avec un peu de chance, le jet peut être terrifiant ! (Fred a obtenu le record de notre bande, avec 11 réussites en ne lançant que 5 dés ! Ce qui a provoqué le décès prématuré de mon Guard, lors de la première action de notre toute première partie de DreadBall !!).

..NO PAIN, NO GAIN
DreadBall est principalement un jeu tactique de position. Que les fanatiques des bourre-pifs en tout genre se rassurent, les contacts sont également de la partie, mais pensez que l'on peut gagner une partie uniquement en tentant de détruire l'équipe adverse est une très mauvaise idée. Principalement, lorsque les équipes progressent et augmente le nombre de joueurs au sein de leur équipe.

Dans DreadBall, les joueurs doivent impérativement marquer et protéger leur zone de Strike.
Il n'y a pas une tactique ultime pour gagner un match, et l'intérêt réside également sur les possibilités qu'ont les joueurs a effectuer des actions complètement dingues, des fautes, et autres actions sensées géner l'adversaire. Bref, dans DreadBall, il faut prendre des risques, et les prises de risques peuvent être largement récompensées.

Ne pas tenter l'impossible, c'est passer largement à côté du plaisir de DreadBall et cela apporte une ambiance toute particulière lors de vos parties.

..LA MORT N'EST PLUS UNE FATALITÉ
En effect, dans DreadBall, contrairement à Blood Bowl, lorsqu'un joueur meurt durant un match, il peut être ramener à la vie après le match... ou pas !
C'est vous qui choisissez de payer pour faire revivre votre joueur préféré, ou de revendre le cadavre en morceaux pour gagner de l'argent - et être un bon citoyen en recyclant vos déchêts. Les joueurs ramenés à la vie ne pourront plus progresser en Expérience, mais vous pourrez toujours les jouer !
Il existe des solutions alternatives moins onéreuses - et non remboursables - pour ramener à la vie un de vos joueurs décédés, mais ce n'est pas sans risque. La solution de la Cryorévision peut gérer cela, mais les risques de brûlure peuvent provoquer de graves lésions. Le joueur, s'il survit à ce traitement, pourra toujours progresser à l'avenir.

..LES ÉQUIPES
DreadBall propose pas moins de 25 équipes, toutes très différentes.
Même si l'équilibre peut vous paraître incertaine de prime abord, n'ayez pas de conclusions trop hâtives, car le jeu demande de l'expérience et de la maîtrise pour profiter de toutes ses subtilités.
Une équipe peut largement vous surprendre si vous apprenez à l'utiliser, et une équipe qui vous paraît indestructible ou imbattable n'est pas forcément aussi facile à utiliser dès que vous affrontez des adversaires plus expérimentés.

..LE FUTUR DE DREADBALL
DreadBall a atteint son but avec la publication des différentes Saisons qui ont ajoutées de nouvelles équipes. Des extensions pour pouvoir y jouer jusqu'à 6 joueurs (Ultimate), des Championnats et Campagnes sportives (Azure Forest, Challenge Cup), une version underground, sans arbitre et encore plus violente (DreadBall Xtreme et ses extensions). Bref, DreadBall est un jeu ultra complet qui propose encore quelques petites nouveautés. Mais nous sommes bien loin de l'effervescence des débuts de ce jeu, et on peut sentir poindre une deuxième édition dans les mois ou l'année qui vient. Cela semble encore plus évident lorsque l'on voit quelques références épuisées et qui ne risquent plus d'être éditées.

Bref, en conclusion, après ce très long pavé, je ne peux que vous conseiller de vous ruer sur ce jeu génial et ultra tactique qui nous a donné beaucoup de plaisir ludique depuis plusieurs années.

..EN RÉSUMÉ
Qualités :
Qualité générale en amélioration par rapport à la boite d'origine
Règles simples, efficaces et dynamiques.
Équilibrage du jeu.

Défauts :
les lignes de moulage sur les figurines à supprimer
Look des figurines pas toujours équivalent.

Prix :

70€ pour la boite de base. 20/25€ pour une équipe ou un booster d'équipe.

Note:
Les cartes en français sont disponibles séparement